Les Artisans Cartographes

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CartaPaname – les dessous de l’Atlas de Paris

CartaPaname – les dessous de l’Atlas de Paris

Portrait d’équipe : Maxime, cartographe

Maxime a co-fondé les Artisans Cartographes il y a 5 ans. Depuis, il multiplie les projets et les collaborations. Après avoir réalisé une campagne Ulule avec succès en 2017 : les Mapzle (des cartes puzzles), il cartographie maintenant Paris avec CartaPaname. Aujourd’hui, il nous en dit un peu plus sur son métier.

Tu es cartographe indépendant, peux-tu nous décrire ton parcours ?
Maxime : j’ai toujours aimé les cartes et la géographie, mais j’ai commencé par des études scientifiques avec un master en physique et météorologie. Ensuite, je me suis orienté vers un master de géomatique qui allie informatique et cartographie, c’est une formation très complète qui permet d’apprendre à faire des cartes avec des logiciels et des modèles mathématiques. Après, j’ai travaillé en tant que géomaticien pour les ports de Paris et du Havre.
J’aime représenter mon territoire et lui donner des visions différentes. C’est pourquoi avec des amis cartographes, nous avons créé le groupement des Artisans Cartographes. Je suis indépendant depuis deux ans et je travaille sur des missions d’analyses spatiales. Pour moi, la cartographie doit être accessible à tous et Cartapaname en est un bon exemple. Il faut sortir de la cartographie traditionnelle et se confronter à d’autres disciplines comme l’illustration ou la littérature. C’est une manière de mélanger les techniques et les approches.

Un seul cartographe pour représenter tout Paris, c’est un sacré défi, comment as-tu fait ?
Effectivement. Avant, toutes les technologies, c’était un travail réalisé par de nombreuses « petites mains ». Au temps des rois de France, c’était même un pouvoir régalien, il était interdit de cartographier un territoire sans licence royale. Aujourd’hui, tout est très différent, les collectivités et les institutions sont obligées de mettre en données ouvertes de nombreuses informations géographiques (tracés des rues, transports, équipements…) Aussi, le projet collaboratif OpenStreetMap permet d’utiliser de nombreuses données cartographiques librement. Donc ce travail est finalement le fruit de nombreux anonymes, le mien a été de mettre toutes ces données en cohérence.
J’utilise des logiciels de cartographie ainsi que des outils de graphisme pour créer mes cartes. C’est un long travail de faire ressortir les bonnes informations et qu’elles puissent être lisibles au premier coup d’œil.

Tu dis aimer mélanger les techniques, pourquoi cette envie de travailler sur du papier à l’heure du tout numérique ?
Oui, pour moi, il est important de re-matérialiser le virtuel. Car, la carte ce n’est pas que google Map qui donne sa propre vision du territoire et nous oriente à sa façon. Aujourd’hui, la géolocalisation est omniprésente, il me parait donc important de se réapproprier la géographie via des techniques traditionnelles telle que la sérigraphie et la gravure par exemple. Toucher le relief de la ville, c’est important pour mieux la connaitre et aussi l’aimer. Travailler avec des artistes ou des makers permet justement de proposer de nouvelles approches de fabrication et de visualisation. Le champ des possibles est immense lorsque l’on commence à s’ouvrir à d’autres disciplines. Et j’adore ça !

Tu as grandi à Paris et tu fais du vélo, était-ce donc un rêve de pouvoir créer l’Atlas de Paris à l’usage des cycliste et des piétons ?
Oui, j’ai grandi dans le 15e et le 19e puis habité dans plusieurs quartiers. J’ai aussi beaucoup voyagé à vélo et découvert d’autres cartographies et aménagement cyclables. Aux Pays-Bas ou en Suisse, ils ont une véritable cartographie urbaine des modes de transport doux.
Je prends plaisir à traverser Paris à vélo ou à pied de nuit comme de jour. Je trouve que la ville devient de plus en plus agréable et sécurisée pour les cyclistes. Je rêve d’un Paris avec très peu de voitures et des travailleurs à vélo. Donc, oui, c’est une façon pour moi de mettre en avant tous les aménagements qui ont été faits, mais aussi de montrer les discontinuités. J’espère que cet atlas vous donnera envie de faire le tour de Paris et de découvrir les nombreux espaces piétonniers qui sont souvent cachés.
Si cet atlas rencontre un vrai succès, je souhaiterais faire des mises à jour régulières, car la ville de Paris évolue très vite !

 

Atlas des rues de Paris – Cartapaname (extrait)


 

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